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Wiloo
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8400 Oostende
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Vice-président de la Commission et Commissaire chargé des transports
Monsieur Jacques Barrot
Commission européenne
Direction générale ‘Energie et Transports’
B-1049 Brussels
Ostende, le
4 avril 2006
LETTRE
RECOMMANDEE
Concerne :
règlement (CE) N° 474/2006 du 22 mars 2006 en rapport avec l’Aéroport
Ostende-Bruges.
Monsieur le
Commissaire,
Nous avons
pris connaissance du nouveau règlement en référence. Quoique convaincus
que le règlement constitue un pas en avant important pour la sauvegarde de
la sécurité aérienne dans les pays de notre Communauté Européenne, nous
restons néanmoins vigilants en tant que comité d’action WILOO, qui réunit
les riverains de l’Aéroport Ostende-Bruges. Nous tenons dès lors à vous
demander de bien vouloir nous éclaircir concernant certains transporteurs
aériens repris dans l’annexe A du règlement et concernant certains qui n’y
figurent pas.
Au
paragraphe 44 il est spécifié que le transporteur Phoenix Aviation a
obtenu son certificat d’opérateur aérien au Kirghizstan, mais que son
établissement principal se trouve aux Emirats arabes unis, ce qui est
contraire aux exigences de l’annexe 6 de la convention de Chicago. Or il
s’avère que depuis décembre 2005 cette compagnie n’existe plus et que sa
flotte aérienne a été reprise par une nouvelle compagnie, dénommé AVE et
dont l’existence est mise en évidence par son propre site.
Puisque certains aéronefs de Phoenix Aviation ont atterri à Ostende et à
d’autres aéroports européens, nous vous prions de nous faire savoir, si le
paragraphe 45 du règlement s’applique également au transporteur AVE. Selon
des sources dignes de foi, AVE serait comme son prédécesseur certifié au
Kirghizstan mais ayant son siège social dans les Emirats arabes unis.
Au
paragraphe 69 il est spécifié que tous les transporteurs certifiés en
Guinée équatoriale doivent être soumis à une interdiction d’exploitation
et être inscrits dans l’annexe A, cela pour des raisons repris aux
paragraphes 65, 66 et 67. Cependant les deux transporteurs cités ci-après
et certifiés en Guinée équatoriale, ne figurent pas au paragraphe 68. Des
aéronefs de ces deux transporteurs ont été observés à l’Aéroport
Ostende-Bruges.
Cargo Plus
Aviation, ayant le code OACI «CGP», est un transporteur aérien certifié en
Guinée équatoriale.
Son établissement principal est cependant situé à Dubai, Emirats arabes
unis
et la compagnie partage en outre à l’heure actuelle à Ostende un bureau
avec une compagnie établie à Aruba, Iles Caraïbes, First International
Airways, mais qui elle utilise le certificat d’opérateur aérien d’une
compagnie ghanéenne, Johnsons Air. Le bureau partagé à Ostende est au nom
de First International et se trouve rue Archimède 7. Chaque fois – tout
récemment le 27 mars 2006 – la personne qui décroche au numéro de
téléphone +32/59/804904, attribué par la société Belgacom à First
International, se présente comme «Cargo Plus Aviation». Quoique certifiée
en Guinée équatoriale et ayant en plus son centre organisateur ailleurs
qu’en Guinée, contrairement aux exigences de l’annexe 6 de la convention
de Chicago, la compagnie Cargo Plus bénéficie-t-elle d’une condition
exceptionnelle pour ne pas figurer au paragraphe 68 ?
De même, la
compagnie Ducor World Airlines, ayant le code OACI «DWA», est un
transporteur aérien certifié en Guinée équatoriale.
Mis à part à l’Aéroport Ostende-Bruges, ses aéronefs ont atterri dans un
passé relativement proche à divers aéroports européens, principalement
celui de Maastricht. La compagnie existant toujours, il n’est pas exclu
dès lors de voir réapparaître ses aéronefs en Europe. Nous vous prions de
nous faire savoir, si cette compagnie bénéficie d’une condition
exceptionnelle pour ne pas figurer au paragraphe 68 du règlement.
Légèrement
différent est le cas du transporteur aérien GATS Bishkek, précédemment
connu sous le nom ‘GATS Guinea’. Cette compagnie, ayant le code OACI «GTS»
était initialement certifiée en Guinée équatoriale, mais la compagnie est
actuellement certifiée au Kirghizstan.
Ses aéronefs ont atterri à l’Aéroport Ostende-Bruges, lorsqu’ils étaient
encore porteurs d’immatriculations guinéennes, mais visitent des aéroports
européens avec de nouvelles immatriculations kirghizes. Néanmoins la base
commerciale et organisatrice de la compagnie se trouve à Abu Dhabi,
Emirats arabes unis.
Quoique présentant, comme Phoenix Aviation, une situation incompatible
avec les exigences de l’annexe 6 de la convention de Chicago, la compagnie
bénéficie-t-elle d’une condition exceptionnelle ?
Selon les
paragraphes 90, 91 et 92 le transporteur aérien African International
Airways, puisque étant certifié au Swaziland,
doit être soumis à une interdiction d’exploitation et être inscrit dans
l’annexe A. Or, il s’avère que depuis la date de mise en vigueur du
règlement en référence les aéronefs de cette compagnie continuent à
atterrir à l’Aéroport Ostende-Bruges. Il n’y a pourtant aucune mention qui
fait état d’une exception en faveur de cette compagnie. Nos propres
investigations n’ont pu aboutir qu’à des rumeurs peu concluants. Il
semblerait qu’African International serait également détenteur d’un
certificat de transporteur aérien émis par les autorités sud-africaines,
lui permettant ainsi d’éviter l’application en Europe d’une interdiction
d’exploitation. D’autres sources prétendent qu’il existe deux compagnies
sœurs du même nom, ce qui est contredit par le site d’African
International,
site qui par ailleurs situe le centre commercial et organisateur de la
compagnie en Angleterre, près de Londres. Pouvez-vous nous préciser la
position d’African International Airways à l’égard des obligations du
règlement en référence ?
Au
paragraphe 97 il est annoncé que pour deux compagnies, I.C.T.T.P.W. et
South Airlines, une interdiction d’exploitation proclamée auparavant par
les autorités belges a été levée, puisqu’il a été totalement remédié aux
manquements graves précédemment constatés en matière de sécurité et qu’en
conséquence ces deux compagnies ne figurent pas dans la liste de la
Communauté Européenne. Il se fait qu’au mois d’août 2005 les autorités
belges avaient divulgué une liste de neuf transporteurs aériens, qui se
voyaient affligés d’une telle interdiction.
A part les deux compagnies précitées, trois transporteurs n’existent plus
à l’heure actuelle et deux autres figurent dans la liste de la Communauté
Européenne, Silverback Cargo Freighters et Central Air Express. Il reste
néanmoins deux compagnies pour lesquelles l’interdiction belge n’est
manifestement pas levée, Air Memphis et Johnsons Air.
Air
Memphis, ayant le code OACI «MHS», est un transporteur certifié en Egypte.
Jusqu’au 2 avril 2004, date d’un décollage incontrôlé causant sa perte
totale,
l’aéronef SU-AVZ de cette compagnie était un visiteur très régulier à
l’Aéroport Ostende-Bruges. Neuf mois auparavant, le 11 juillet 2003 un
aéronef d’une compagnie sœur, Air Memphis Uganda, outrepasse la piste de
décollage pour sombrer dans un marais.
Les aéronefs d’Air Memphis sont encore toujours visiteurs d’aéroports
européens. Quelle est la raison pour laquelle Air Memphis semble
bénéficier d’une indulgence européenne sans que l’interdiction belge ne
soit levée ?
Johnsons
Air, ayant le code OACI «JON», est un transporteur certifié au Ghana.
Jusqu’en 2004 cette compagnie avait un bureau , installé dans les
bâtiments de l’Aéroport Ostende-Bruges. Ses aéronefs étaient maintes fois
observés à Ostende. Johnsons Air est étroitement associé à la compagnie
aérienne, First International Airways, établie à Aruba et déjà mentionnée
auparavant en connexion avec Cargo Plus Aviation, certifié en Guinée
équatoriale. Lors d’un atterrissage le 19 mars 2005, un aéronef de
Johnsons Air
plonge dans le Lac Victoria en Uganda, après avoir heurté un rocher.
Il est symptomatique que la source, qui fait rapport de l’accident,
mentionne Cargo Plus Aviation comme opérateur de l’aéronef accidenté pour
le compte d’une société éthiopienne, ce qui met clairement en valeur
l’interconnexion des trois compagnies précitées. Des aéronefs de Johnsons
Air ont atterri récemment encore à divers aéroports d’Europe, entre autres
Nottingham, Maastricht et Budapest. Comme pour Air Memphis, quelle est la
raison pour laquelle Johnsons Air n’est pas affligé d’une interdiction
européenne, alors que l’interdiction belge n’est pas levée ?
Depuis août
2004, la compagnie aérienne, MK Airlines, est devenue le transporteur le
plus important à faire atterrir ses aéronefs à l’Aéroport Ostende-Bruges.
MK Airlines, ayant le code OACI «MKA», est un transporteur certifié au
Ghana.
Depuis sa fondation en 1990, cette compagnie a opéré une flotte, qui au
grand maximum comprenait douze aéronefs. Néanmoins depuis lors, la
compagnie a déjà dû enregistrer quatre accidents avec perte totale.
Le dernier accident en date s’est produit à Halifax, Canada, le 14 octobre
2004, l’aéronef étant arrivé d’un aéroport aux Etats-Unis et s’écrasant
lors du décollage en destination de l’Espagne. Depuis cet accident MK
Airlines s’est vu affligé d’une interdiction d’atterrissage aux Etats-Unis,
ce pays ayant décidé de ne plus accepter des aéronefs de compagnies, dont
l’exploitation dûment conforme aux normes de l’OACI ainsi que la
navigabilité des aéronefs sont sous surveillance de la direction générale
de l’aviation civile ghanéenne.
Afin de ne
plus voir ses vols limités, MK Airlines a fait des efforts pour obtenir un
certificat d’opérateur aérien de la direction de l’aviation civile
anglaise, un tel certificat entraînant cependant un déboursement
supplémentaire considérable. Nous avons appris par des parlementaires
européens qui se sont avisés à ce sujet, que précisément ces efforts sont
la raison pour laquelle MK Airlines ne se voit à présent pas frappé d’une
interdiction européenne. Par ailleurs la situation financière de la
compagnie ne permet pas le déboursement correspondant à l’obtention aussi
bien d’un certificat anglais d’opérateur aérien que de licences anglaises
pour ses ingénieurs et en définitive correspondant à une surveillance
anglaise de sa flotte.
Selon le
paragraphe 94, une mise à jour régulière de la liste communautaire des
transporteurs aériens affligés d’une interdiction européenne est prévue.
Il nous paraît en conséquence équitable que MK Airlines doive figurer sur
la liste communautaire jusqu'à ce qu’elle parvient à se créer une
situation en concordance avec les normes de l’OACI afin de pouvoir
garantir la sécurité aérienne lors de l’emploi de l’espace européenne.
C’est pourquoi nous vous prions de nous faire savoir la raison pour
laquelle MK Airlines fait exception à cette évidence.
Dans
l’attente de votre réponse, nous vous prions, Monsieur le Commissaire,
d’agréer l’expression de nos sentiments respectueux.
a.s.b.l. WILOO
président
Jacques
Denecker,
Cc:
European Aviation Safety Agency, Postfach 10 12
53, D-50452 Cologne
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